2019
juil.
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Projets de programmes de Terminale

Contribution auprès de la DGESCO

Dans la poursuite de la démarche de consultation engagée lors de l’audience du 12 juin dernier auprès de la DGESCO et de la contribution déjà produite en 2018 pour les projets de programmes de seconde et de première, l’A.P.D.E.N. a été encouragée à produire une nouvelle contribution portant sur les projets de programmes de Terminale du nouveau lycée, à l’intention du CSE qui se réunira les 11 et 12 juillet prochains. Nous en publions ici le contenu intégral, dont la teneur ne diffère malheureusement pas significativement du texte précédent en ce qui concerne la place attribuée au professeur documentaliste et à l’information-documentation, selon une mise en forme paginée rendue nécessaire par la longueur du texte. Il est également téléchargeable au format PDF, dans un format imprimable, au bas de cette page.

**2- Concernant les « éducations à » (EMI, PEAC)

Les parcours éducatifs et les « éducations à » étant par nature transversaux, ils représentent un champ d’action légitime pour le professeur documentaliste, qui peut dans ce cadre faire valoir son expertise spécifique en information-documentation. En effet, selon les termes de sa circulaire de missions, cet enseignant est chargé de
« contribuer à [la] formation [de tous les élèves] en matière d’éducation aux médias et à l’information », et appelé à « inscri[re] son action dans le cadre de l’éducation aux médias et à l’information ».

Le professeur documentaliste doit également, selon les mêmes références officielles, contribuer à la formation des élèves dans les domaines artistiques et culturels. Ainsi, la circulaire de missions de mars 2017 dispose que « le professeur documentaliste contribue à l’éducation culturelle, sociale et citoyenne de l’élève. Il met en œuvre et participe à des projets qui stimulent l’intérêt pour la lecture, la découverte des cultures artistiques, scientifiques et techniques en tenant compte des besoins des élèves, des ressources locales et du projet d’établissement. Il peut participer à l’organisation, à la préparation et à l’exploitation pédagogique en relation avec les autres professeurs et les conseillers principaux d’éducation, de visites, de sorties culturelles et faciliter la venue de conférenciers ou d’intervenants extérieurs. Il participe notamment au parcours citoyen et au parcours d’éducation artistique et culturelle au sein de l’établissement ».

Or, tout comme nous le constations dans les programmes de Seconde et de Première, la place du professeur documentaliste dans les projets de programmes littéraires et artistiques de Terminale est très marginale, alors que les missions qui lui sont confiées par l’institution dans le domaine des arts et de la culture sont propices aux points de convergence avec les professeurs en charge de ces enseignements.
Dans la mesure où un certain nombre de projets de programmes présente de surcroît des propositions relevant tout à la fois d’une approche culturelle et documentaire, avec la mise en œuvre de supports de collecte, de production et d’organisation d’une documentation personnelle par les élèves, de type portfolio ou carnet de bord, cette lacune est doublement incompréhensible.

Ainsi, sur ce point, l’A.P.D.E.N. demande instamment que :

  • les formules évoquant le rôle du professeur documentaliste dans les « éducations à », et notamment l’EMI et l’éducation culturelle, soient modifiées de manière à en ôter le caractère équivoque quant à la nature de la collaboration décrite : cette dernière est bien d’ordre pédagogique, et s’inscrit dans une relation professionnelle de pair à pair avec les autres enseignants ;
  • le professeur documentaliste, officiellement chargé par sa circulaire de missions de « contribuer à [la] formation [de tous les élèves] à l’Éducation aux Médias et à l’Information », soit explicitement inscrit, en sa qualité « d’enseignant et maître d’œuvre de l’acquisition par tous les élèves d’une culture de l’information et des médias », dans l’ensemble des programmes où apparaît l’EMI :
    • l’Enseignement Moral et Civique,
    • les Langues vivantes A et B,
    • les Sciences de la Vie et de la Terre.
  • les possibilités de co-enseignement soient indiquées dans tout travail lié au PEAC, notamment dans les enseignements prévoyant la mise en œuvre d’un support de collecte, de production et d’organisation d’une documentation personnelle, de type portfolio :
    • les enseignements, spécialités et options, d’arts : arts du cirque, arts plastiques, danse, histoire des arts, musique, théâtre ;
    • la spécialité ST2A ;
    • la spécialité et l’option Littérature et Langues et Cultures de l’Antiquité.
  • les actions de développement de la lecture intègrent explicitement la participation active du professeur documentaliste, dans les programmes suivants :
    • Langues vivantes A et B,
    • Littératures, Langues, Cultures Étrangères,
    • Humanités, Littérature et Philosophie.

**3- Concernant la référence au CDI et aux ressources

La nécessaire rigueur et l’indispensable cohérence des programmes élaborés nécessitent que les choix terminologiques récurrents concernant le professeur documentaliste et le CDI dont il a la responsabilité soient harmonisés sur la base des choix établis par les textes officiels.

De plus, les références aux ressources de l’établissement sont souvent formulées de façon générique. Ainsi, les programmes d’Humanités, Littérature et Philosophie et de Langues, Littératures, Cultures Étrangères accordent une place importante à la lecture et à l’exploitation de ressources fictionnelles ou documentaires, sans corréler ces mentions ni à la collaboration avec le professeur documentaliste, ni à la mobilisation du CDI. Il en va de même dans le cadre de la spécialité Histoire-Géographie, Géopolitique, Sciences Politiques, prévoyant pourtant la « réalis[ation] des fiches de lecture sur des ouvrages relatifs aux thèmes étudiés et [l]’élabor[ation] de projets qui invitent [les élèves] à se documenter et à développer leurs capacités d’expression, écrite et orale. »

Ainsi, sur ce point, l’A.P.D.E.N. demande instamment que :

  • la terminologie fixée par les textes réglementaires soit utilisée en lieu et place de toute autre, et soit harmonisée sur l’ensemble des programmes ; notamment, la dénomination réglementaire de l’espace d’information dont les professeurs documentalistes ont la charge est le « CDI », et non le 3C, comme retenu dans le projet de programme de Langues vivantes, qui n’a aucune existence réglementaire ;
  • les situations pédagogiques mobilisant des ressources stipulent la pertinence de l’exploitation du fonds documentaire constitué et géré par le professeur documentaliste.

Certains de l’attention que vous voudrez bien porter à ces nécessaires amendements, dans l’intérêt d’une formation de qualité pour tous les élèves, respectueuse des missions des professeurs qui en ont la charge, nous vous prions d’agréer, Monsieur, l’expression de notre profonde considération.

A Paris, le 27/06/2019
Gaëlle SOGLIUZZO
Présidente de l’A.P.D.E.N.

Documents

Projets de programmes de Terminale pour le nouveau lycée - Contribution de l’A.P.D.E.N. au CSE - 27 juin 2019
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