2007
oct.
29

Pourquoi les savoirs scolaires ?

« Le vertige de l’insaisissable »

Un nouveau paysage politique se présente et l’on peut se demander si pour autant les semaines ou les mois qui viennent vont dessiner de nouveaux contours pour la profession d’enseignant documentaliste. Depuis plusieurs mois, un faisceau d’inquiétudes traverse notre profession : intégration des heures de documentation dans la DHG, mention complémentaire en documentation dans certains CAPES, protocole d’inspection qui semble pallier l’absence d’une nouvelle circulaire de missions, un nombre insuffisant de postes aux concours… Ces différentes mesures ne traduisent pas, de la part de l’institution, un véritable projet de définition et de lisibilité vis-à-vis de notre métier. Aucun des problèmes évoqués l’an passé au ministère n’a véritablement été résolu : la déqualification du métier se poursuit et le flou artistique concernant notre orientation pédagogique persiste. L’horizon nous entraîne plutôt vers une sorte de « vertige de l’insaisissable ».

Dans le même temps, la FADBEN ne s’est jamais démobilisée et plus que jamais elle reste une force de proposition. Sa volonté de continuer à mener une prospective sur le métier se traduit par diverses actions. En témoigne notamment, la prochaine réunion de l’intersyndicale, à notre initiative. D’autre part, divers groupes de travail nous ont conduit à approfondir notre réflexion sur la dimension culturelle de notre fonction et sur le métier (Le référentiel en 2006). En toute logique, le volet « enseigner l’information-documentation » de ce référentiel devait faire l’objet d’un travail spécifique. C’est pourquoi le Médiadoc de mars 2007 sur les savoirs scolaires en information-documentation est venu concrétiser notre réflexion sur un aspect de la mission pédagogique lié aux contenus d’apprentissage. Vous le voyez, nous sommes dans une spirale ascendante à la poursuite peut-être de « l’insaisissable » mais toujours dans un souci de cohérence avec nos orientations. On pourrait nous rétorquer que ce n’est pas à une association de définir les contenus de la formation à dispenser. Pourtant, les enseignants documentalistes ont toujours participé à la construction de leur profession.

C’est pourquoi nous avons souhaité que ce Médiadoc permette à chacun de faire le point sur ce qu’il fait, ce qu’il apprend aux élèves ; donner des outils pour élever la qualité des enseignements ; expliquer enfin clairement la voie pédagogique que nous proposons, qui n’est ni celle d’une formation procédurale, ni celle d’une formation disciplinaire. Il nous est apparu important de montrer que les apprentissages se fondaient sur des notions précises en information-documentation , qu’il convenait de se mettre d’accord sur des définitions sans les imposer pour autant. Chacun pourra adapter les apprentissages, en fonction du contexte pédagogique et de ses publics. Il n’est pas question de faire des « cours de documentation » mais d’ouvrir de nouvelles pistes pédagogiques. Ces travaux constituent une étape, ouverte aux propositions extérieures, aux différents points de vue. Même si nous avons le sentiment perpétuel de l’inachevé, continuons à nous saisir de projets, quitte à en avoir le vertige.

Françoise ALBERTINI, présidente de la FADBEN

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