Conclusion

Les textes réglementaires produits depuis 2012 contiennent des éléments d'évolution positifs, avec une compréhension politique des enjeux relatifs au développement dans le cadre scolaire d'une culture de l'information et des médias chez les élèves, en comprenant qu'il est nécessaire d'associer des responsabilités à ces apprentissages. En France, il y a des professeurs documentalistes formés pour cela, on le sait, c'est un modèle à ce titre, dans l'action pédagogique, au niveau international. Pourtant, entre survie de certains services à partir de ce domaine nouveau de l'éducation aux médias et à l'information, recherche de légitimité de certains acteurs dans les sphères administratives et de formation, au niveau national et académique, les voies prises, au détriment des élèves, contre les textes réglementaires parfois, par certains responsables, s'éloignent des orientations initiales. Quand la mise en œuvre de l'EMI nécessiterait au contraire un élan à la mission pédagogique des professeurs documentalistes, le choix est fait d'une transversalité qui ne respecte pas la nécessité de domaines spécialisés, et qui s'appuie essentiellement sur une politique de déploiement de l'outil numérique.

L'éducation aux médias (EAM), par son unique approche transversale, a montré ses limites depuis le début des années 1980. Dans le même temps, les professeurs documentalistes ont su faire évoluer, avec la recherche et la formation initiale, leurs pratiques professionnelles et pédagogiques, en introduisant continuellement de nouveaux concepts info-documentaires auprès des élèves. Pourtant, sans refus systématique de la transversalité, le constat d'un sentiment de rejet des compétences spécifiques et des savoirs de référence des professeurs documentalistes peut expliquer en grande partie le sentiment de dégradation des conditions d'exercice. Alors que des voies existent, souvent comprises d'ailleurs par les services centraux du Ministère de l’Éducation nationale, on ne les développe pas, et les inspections académiques, de même que les rectorats, par leurs discours et par les offres de formation, ne les soutiennent pas.