4.1. Les prêts et les actions de promotion de la lecture (501-503)

Il est évident que les statistiques de prêts ne suffisent pas à comprendre le succès ou l'échec d'actions de promotion de la lecture auprès des élèves. Dans les établissements, cela reste le seul élément pour observer l'action de lire dans un souci de comparaison nationale. Mais la lecture sur place, le recours différencié à des emprunts extérieurs au collège ou tout simplement à l'achat de documents, ne sont pas considérés ici. Avec seulement 330 réponses, nous proposons ici une lecture très rapide des résultats.

En collège, le nombre de prêts par élève est de 3,5. Les romans représentent 45,8 % des emprunts, les bandes dessinées 17,2 %, suivis par les livres documentaires (13,1 %), les mangas (10,6 %), avec un succès faibles pour les autres fictions et périodiques (autour de 5 %). Notons que les bandes dessinées et mangas ne sont pas toujours disponibles au prêt, avec un grand succès quand ils le sont.

En lycée GT[1], le nombre de prêts par élève s'élève à 1,53. Les romans représentent 31,2 % des emprunts, les livres documentaires 28,5 %, suivis par les périodiques (21 %), puis les bandes dessinées et les mangas (6,6 et 6,3 %). La différence est claire avec le collège, en termes d'attentes et d'utilisation du fonds pour l'emprunt, avec une importance de la ressource documentaire, une baisse au sujet des fictions, qu'il faudrait pouvoir mettre en lien avec d'autres accès éventuels.

En lycée professionnel, le nombre de prêts est trop variable pour proposer un ratio avec le faible nombre de réponses dont on dispose ; il ne dépasse pas 1 dans 56 % des cas, et dépasse 2 dans 24 % des cas. Les romans représentent 28,1 % des emprunts, les livres documentaires 32,4 %, suivis aussi par les périodiques (15,6 %), puis les mangas et bandes dessinées (12,7 et 7,8 %). Nous sommes sur des bases proches du lycée GT.

En cité scolaire, le nombre de prêts par élève est à 1,21. Les romans représentent 45 % des emprunts, les livres documentaires 20 %, suivis par les mangas, les bandes dessinées et les périodiques, chacun autour de 10 %. Mais si généralement les prêts de périodiques sont fréquents, on s'aperçoit que ceux de mangas et de bandes dessinées sont très variables (d'autant que ces types de documents ne sont pas toujours disponibles au prêt).

Les actions autour de la lecture sont d'abord mesurées en nombre d'heures, auprès de 615 répondants, avec une différence importante entre le collège et les autres types d'établissements. Il est impossible, vu le nombre de réponses à chaque question, d'effectuer des croisements entre ces éléments et les emprunts.

En collège, 43,7 % travaillent en club lecture, généralement sur une heure (34,3 %) ou deux heures (6,9 %) par semaine (moyenne globale de 0,6 heure par semaine). Dans les autres types d'établissements, c'est 16,2 % en tout (moyenne globale de 0,3 heures par semaine). Non pas en club, mais devant groupe-classe, on est à 37,8 % en collège, une heure (14,5 %) ou deux heures (11,4 %) par semaine (moyenne globale de 1 heure par semaine). On atteint 22,2 % pour les autres types d'établissements (moyenne globale de 0,4 heure par semaine). Sur ces temps formalisés, 64,5 % des collègues de collège sont investis (et/ou), 42,5 % pour une à deux heures, contre 31,9 % des collègues des autres types d'établissements.

Pour la promotion de la lecture de manière informelle, les différences entre types d'établissements s'estompent[2]. Globalement (597 réponses), 81,6 % des collègues proposent une promotion de ce type (84,5 % en collège et cité scolaire, 75,6 % en lycée GT, 71,2 % en lycée professionnel). Cela relève d'une heure pour 28,8 %, de deux heures pour 21,4 %, de trois à cinq heures pour 20,6 %, de six à dix heures pour 7,4 %, au-delà de 14 heures pour 2,2 %. La moyenne globale est ici à 2,5 heures par semaine.

En nombre d'heures consacrées sur l'année à la promotion de la lecture, autour de projets ponctuels, on obtient 623 réponses, avec une moyenne globale de 17,2 heures, soit 0,5 heure par semaine, avec une distribution par tranche de 6 heures qui nous permet de voir deux groupes, de 1 à 12 heures, et de 19 à 30 heures, avec une proportion importante de collègues qui ne font aucun projet de ce type (Graphique 17).

En tout, en termes de promotion de la lecture auprès des élèves, devant les élèves (de manière informelle ou formelle, en club ou en groupe-classe, sur des projets ponctuels ou annualisés), la moyenne est de 4 à 5 heures par semaine. Ces chiffres sont à mettre en écho avec les 6 à 7 heures consacrées aux apprentissages info-documentaires devant groupes-classes.

Nous questionnons enfin la participation à des prix lecture, avec cinq propositions, par échelle (établissement, bassin, académie, académie via l'Adben, national), avec la possibilité d'indiquer d'autres opportunités , souvent ramenées ou vérifiées par nos soins sur l'une des cinq propositions.

Notons déjà que les trois quarts des collègues répondants (695) travaillent au moins autour d'une échelle de prix lecture (79,1 % en collège, 78,6 % en cité scolaire, 68,1 % en lycée GT, 58,7 % en lycée professionnel), 30,6 % au moins sur deux échelles (le plus souvent très locale et nationale), de 28 à 32 % si ce n'est en lycée professionnel (19,1 %) ; c'est plus rare au-delà (5,9 %). L'échelle la plus appréciée est l'échelle nationale (37,1 %), à 40,8 % en collège, 35,7 % en cité scolaire, 29,8 % en lycée GT, 28,6 % en lycée professionnel. Les échelles plus grandes sont pour autant aussi très intégrées, pour 20 à 27 %, en collège plutôt au niveau très local ou du bassin (27,8 et 23,2 %), en lycée GT et lycée professionnel davantage au niveau départemental ou académique (ou régional), à 32,6 et 27 %. Le prix organisé par une Adben ou une Ardep apparaît peu (1 %), d'une part parce qu'il n'est pas systématique, loin de là, d'autre part parce que les académies concernées ne font pas partie du panel des réponses.

En termes d'organisation horaire et de support à la promotion de la lecture, il apparaît donc un plus grand travail autour de la lecture en collège qu'ailleurs, sans toutefois que la question soit oubliée en lycée GT ou professionnel. Le type de prêt est différent entre collège, lycée GT et lycée professionnel, avec une plus grande part au livre documentaire et au périodique, en parallèle à une baisse de l'attrait pour la fiction (si ce n'est pour le manga et la bande dessinée en lycée professionnel). Dans cet ensemble, le prix lecture apparaît comme un support très prisé pour développer cette promotion de la lecture auprès des élèves, d'autant plus au regard d'un nombre d'heures relativement faible pour cette activité, mais bien réel toutefois.