1.3. Les apprentissages info-documentaires (201-204)
Les questions portant sur la mise en place d'apprentissages info-documentaires révèlent toujours, sans surprise, une certaine diversité. On l'observe encore au sujet du nombre d'heures consacrées à des séances pédagogiques devant des groupes-classes, comme l'illustre le tableau brut (Graphique 6), présentant par ailleurs une tendance globale proche du panel 2013. L'analyse porte ici sur 739 réponses, avec une valeur considérée trop haute vis-à-vis du temps de service du professeur documentaliste (28 heures), et neuf non renseignées. La moyenne globale s'établit ici à 6,7 heures (pour 6,7 heures également dans le panel 2014, 7 heures dans le panel 2013).
Afin de rendre ces résultats plus lisibles, un regroupement est effectué par échelle de trois, en isolant la valeur nulle, puis en considérant la valeur 18 comme limite, permettant donc une présentation des résultats selon huit plages (Graphique 7).
Ce second graphique permet de mieux dégager les tendances. Notons ainsi que 80,9 % des répondants de collège effectuent, en moyenne, 4 à 12 heures de séances par semaine (80,6 % en 2014, 81,9 % en 2013), contre 66,7 % en cité scolaire (76 % en 2014, 70 % en 2013), 60,3 % en lycée professionnel (69,8 % en 2014, 65,8 % en 2013) et 61,4 % en lycée GT (64,1 % en 2014, 61 % en 2013). Par ailleurs, le plus fort taux horaire déclaré (au-delà de 15 heures) est marginal (1,5 % en 2015, 2,1 % en 2014, 2,4 % dans le panel 2013).
Il en va de même de l'absence d'heures consacrées à des séances pédagogiques (1,4 %), tandis que le plus faible taux déclaré (1 à 3 heures), s'il s'avère important en lycée GT (27,6 %, contre 27,4 % en 2014 et 29,6 % en 2013) et en lycée professionnel (33,8 % contre 27 % en 2014 et 29,1 % en 2013), est en revanche relativement bas en collège (12,5 % contre 11,9 % en 2014 et 9,6 % en 2013). Ces derniers chiffres n'induisent pas nécessairement l'absence de travail pédagogique avec les élèves : il peut alors s'agir d'une pratique plus informelle et non systématisée.
En collège, le classement APV induit une plus grande pratique devant des groupes-classes (92,6 % de 4 à 12 heures). Cela ne vaut pas, ou de manière peu significative, pour les REP et REP+. Par ailleurs, le nombre de postes influe, comme il est évident, en proportion, qu'un demi-poste ou un « 80 % » fassent moins d'heures devant des groupes-classes, ce qui n'est pas sans poser problème lorsque l'on sait que ces postes ne sont pas accompagnés d'autres postes, quand bien même l'établissement compte un faible effectif d'élèves. Enfin, après un doute en 2014, il ressort comme en 2013 qu'il n'y a pas de corrélation entre la présence d'un personnel d'aide et le nombre de séances devant des groupes-classes. On peut dire simplement que la présence d'un tel personnel n'est pas perçue comme une opportunité d'augmenter le nombre de séances tout en gardant le CDI ouvert (si la séance est externalisée par exemple).
Il faut également souligner que l'importance de la participation du professeur documentaliste aux instances de l'établissement, et l'importance du nombre de séances menées en groupes-classes, sont corrélées (à l'exception de la participation au CVL et à la réunion de direction), comme les analyses des enquêtes de 2013 et 2014 le faisaient déjà apparaître. C'est en particulier le cas, dans l'ordre, pour la participation au FSE, au conseil école/collège, aux conseils de classe, aux conseils d'enseignement, au conseil pédagogique.
33,8 % des répondants (35,2 % en 2014, 33,9 % en 2013) ont mis en place une progression pédagogique en information-documentation (745 réponses), davantage en cité scolaire (45,7 %) qu'en collège (35,1 %), lycée GT (32,9 %) ou lycée professionnel (19,1 %). Sur ce panel 2015, par rapport à 2014, le taux en collège est un peu plus faible, celui de lycée GT un peu plus élevé
Les écarts et le nombre de réponses sont trop faibles ici pour que nous présumions de la corrélation entre la participation aux instances et la progression, entre le nombre de professeurs documentalistes et la progression, ou entre le nombre d'élèves et la progression. Gardons pour ce dernier l'indication des deux enquêtes précédentes, que la progression est d'autant plus fréquente qu'il y a moins d'élèves, en considération d'un nombre de professeurs documentalistes toujours limité, en particulier en collège. La présence d'une progression rejoint l'importance du nombre de séances : ainsi, parmi les collègues menant 4 à 6 heures de séances par semaine, 33,9 % déclarent également mettre en œuvre une progression ; ils sont 30,4 % parmi ceux menant 7 à 9 heures de séances, et 44 % à 66 % parmi ceux qui proposent entre 10 et 18 heures de séances par semaine. Cette observation permet d'insister une nouvelle fois sur le fait qu'il n'est sans doute pas possible de proposer de progression digne de ce nom, sans disposer d'un nombre minimal d'heures dévolues à l'enseignement de l'information-documentation. Ceci pose également la question du nombre de postes.
46,7 % des répondants (745 réponses) parviennent à conduire au moins une séance d'apprentissages info-documentaires par classe (contre 46,6 % en 2014, 51,8 % en 2013), avec une proportion plus importante pour le lycée professionnel (60,3 %) et le collège (49,7 %). Dans 40 % des cas, ces séances sont menées par le professeur documentaliste seul et/ou en collaboration ; elles prennent place dans le cadre exclusif d'un travail en collaboration dans seulement 6,7 % des cas, qui relèvent par ailleurs davantage du lycée professionnel (14,7 %) et du lycée GT (8,8 %) que du collège (5 %).
Le questionnaire propose 16 réponses possibles, dont la réponse « aucun », pour permettre aux professeurs documentalistes enquêtés de qualifier leur investissement dans les dispositifs pédagogiques existants. 3,1 % des répondants déclarent ainsi n'être investis dans aucun des dispositifs proposés (2,4 % en 2014, 2,7 % en 2013).
Le PDMF ou PIIODMEP est investi par 47,5 % des collègues exerçant en collège (52,1 % en 2014, 49,3 % en 2013), 23,9 % en cité scolaire (24 % en 2014, 23,4 % en 2013), 16,2 % en lycée professionnel (22 % en 2014, 19,7 % en 2013) et 20,8 % en lycée GT (16,3 % en 2014, 12 % en 2013). Là encore, malgré une demande institutionnelle forte, on constate que seule la moitié des collègues de collège intègrent des séances associées à l'orientation professionnelle des élèves dans leur travail pédagogique. Il faut ici rappeler que ce parcours, relativement éloigné des enjeux de l'information et de la documentation, ou de ceux des médias, ne permet qu'un apport pédagogique faible dans le domaine spécifique de l'information-documentation, pour un engagement qui peut être localement égal à celui d'autres professeurs.
Chiffre significatif mais moins important qu'auparavant, 18,9 % des collègues de collège (26,9 % en 2014, 28,8 % en 2013) participent à l'option DP3 (Découverte professionnelle 3 heures) qui concerne des élèves de Troisième. Si véritablement il y a baisse, elle peut s'expliquer par l'absence d'accompagnement institutionnel de cette option sur le temps long. Il faudra cerner l'implication future des professeurs documentalistes dans la mise à plat à venir avec les EPI, sans nécessairement davantage d'accompagnements officiels. 32,4 % des collègues de lycée professionnel (44,7 % en 2014, 38,5 % en 2013) participent au module DP6 (Découverte professionnelle 6 heures).
Déjà légère, l'implication est sans surprise plus faible qu'avant pour l'évaluation du Socle commun, dans le contexte de réforme et dans l'absence généralisée de transparence au sujet de l'évaluation collective et/ou finale des connaissances et compétences. Elle concerne ainsi 31,5 % des collègues en collège (43,3 % en 2014, 47,7 % en 2013), 6,5 % en cité scolaire (20 % en 2014, 15,6 % en 2013) et 13,2 % en lycée professionnel (14,5 % en 2014). La participation à la validation du B2i concerne 25,9 % des professeurs documentalistes en collège (35,7 % en 2014, 48,7 % en 2013), 26,5 % en lycée professionnel (30,8 % en 2014, 25,6 % en 2013), 28,3 % en cité scolaire et 10,7 % en lycée GT (9,8 % en 2014, 10,6 % en 2013). Le cumul de l'implication dans le Socle commun et le B2i, indication intéressante même si le premier référentiel englobe le second, concerne 44,9 % des collègues en collège, contre 57,6 % en 2014, 68,5 % en 2013. En lycée professionnel, 55,9 % des répondants sont quant à eux investis dans le CCF (Contrôle en cours de formation), quand ils étaient 62,3 % en 2014 et 61,5 % en 2013.
L'Histoire des Arts est investie à 58,4 % par les collègues de collège, où le dispositif est le plus formalisé (69,6 % en 2014, 64,8 % en 2013). 37 % des répondants sont également concernés en cité scolaire (45 % en 2014, 36,4 % en 2013), 32,4 % en lycée professionnel (42,1 % en 2014, 35 % en 2013), et 11,4 % en lycée GT (12 % en 2014, 14,2 % en 2013). Les IDD (Itinéraires de découverte) concernent 15,4 % des répondants de collège (16,9 % en 2014, 18,5 % en 2013) et 8,7 % des répondants en cité scolaire (7 % en 2014, 7,8 % en 2013). Les IDD et l'Histoire des Arts peuvent par ailleurs également être associés (réponse et/ou), et concernent alors 63,6 % des collègues enquêtés en collège (74,1 % en 2014, 70,9 % en 2013). C'est une baisse importante qui pose question, d'autant plus dans un contexte où les professeurs documentalistes sont toujours seulement amenés à proposer une action pédagogique devant un ou des groupes-classes à l'intérieur de dispositifs pluridisciplinaires uniquement.
En lycée GT, les TPE (Travaux personnels encadrés) sont largement investis, par 92 % des répondants (90,2 % en 2014, 88 % en 2013) ; ils sont 82,6 % en cité scolaire (85 % en 2014, 76,6 % en 2013). De même, 75,8 % des collègues enquêtés exerçant en lycée GT (73,7 % en 2014 et 2013) sont impliqués dans l'ECJS (Éducation civique, juridique et sociale). Ce sont 58,7 % des répondants exerçant en cité scolaire (74 % en 2014). La proportion de collègues impliqués au lycée atteint 96 % quand on associe les dispositifs TPE et/ou ECJS (93,8 % en 2014, 91,2 % en 2013).
Par ailleurs, certains collègues participent à une ou plusieurs classes à projet : ils sont 28,8 % en collège (28,2 % en 2014, 21,6 % en 2013), 24,8 % en lycée GT (21,6 % en 2014, 16,1 % en 2013), 23,5 % en lycée professionnel (30,8 % en 2014, 24,8 % en 2013), 21,7 % en cité scolaire (25 % en 2014, 15,6 % en 2013). Les chiffres sont relativement stables. En collège, il conviendra de voir comment ces projets non systématiques prendront éventuellement place dans la politique locale des EPI à partir de la rentrée 2016. Plus spécifique, le PEAC, parcours d'éducation artistique et culturelle, qui suppose des engagements pluriels, concerne 20,6 % des répondants en lycée professionnel, 14,8 % en lycée GT, 13,2 % en collège et 6,5 % en cité scolaire.
Sous forme d'aide aux devoirs, l'accompagnement éducatif concerne 13,6 % des collègues en collège (16,4 % en 2014, 15,3 % en 2013), 10,3 % en lycée professionnel (15,7 % en 2014, 10,3 % en 2013) et 13 % en cité scolaire (11 % en 2014, 9,1 % en 2013). Sous forme de club(s), ce dispositif est investi par 44,4 % des répondants de collège (47,7 % en 2014, 42,9 % en 2013), 30,4 % de cité scolaire (29 % en 2014, 26 % en 2013), 14,7 % de lycée professionnel (15,1 % en 2014, 13,7 % en 2013) et 13,4 % de lycée GT (13,5 % en 2014, 10,6 % en 2013). Enfin l'accompagnement personnalisé concerne 33,3 % des collègues de collège (28,6 % en 2014, 25 % en 2013), et 75 à 79 % des collègues de lycée professionnel et lycée GT (72 à 77 % en 2014). La progression paraît logique pour ce dernier dispositif, mais tout de même relativement faible.