2.2. Dispositifs et initiatives (304-305)

Le questionnaire propose 14 réponses possibles, dont la réponse « aucun », pour permettre aux professeurs documentalistes enquêtés de qualifier leur investissement dans les cadres pédagogiques existants. 3,2 % des répondants[1] déclarent ainsi ne s'engager dans aucun des dispositifs proposés.

Le Parcours Avenir (ex-PDMF ou PIIODMEP) est investi par 44 % des collègues exerçant en collège[2], 18,9 % en cité scolaire[3], 9,7 % en lycée professionnel[4] et 16 % en lycée GT[5]. Là encore, malgré une demande institutionnelle forte, on constate que seule la moitié des collègues de collège intègrent des séances associées à l'orientation professionnelle des élèves dans leur travail pédagogique, avec une baisse globale par rapport aux enquêtes précédentes. Il faut ici rappeler que ce parcours, relativement éloigné des enjeux de l'information et de la documentation, ou de ceux des médias, ne permet qu'un apport pédagogique faible dans le domaine spécifique de l'information-documentation, pour un engagement qui peut être localement égal à celui d'autres professeurs.

Chiffre toujours significatif, 20 % des collègues de collège[6] participent à l'option DP3 (Découverte professionnelle 3 heures) qui concerne des élèves de troisième, et sans aucune différence entre public et privé. 36,8 % des collègues de lycée professionnel[7] participent au module DP6 (Découverte professionnelle 6 heures), à 46,9 % dans le privé contre 33,9 % dans le public. En lycée professionnel, 43,1 % des répondants[8] sont, quant à eux, partie prenante du CCF (Contrôle en cours de formation).

L'Histoire des Arts est investie à 50,8 % par les collègues de collège[9], où le dispositif est le plus formalisé. 34,9 % des répondants[10] sont également concernés en cité scolaire, 30,6 % en lycée professionnel[11], et 10,6 % en lycée GT[12]. Ce dispositif est davantage investi dans le privé, en particulier en collège (60,5 % contre 48,8 %) et lycée professionnel (43,8 % contre 26,8 %). Les IDD (Itinéraires de découverte) concernent 16 % des répondants de collège[13] et 4,6 % des répondants en cité scolaire[14]. En collège, 18,2 % des collègues sont associés au Parcours citoyen, relativement récent, avec en particulier l'EMC ; ils sont 22,9 % en lycée professionnel. Les IDD, l'Histoire des Arts et le Parcours citoyen peuvent, par ailleurs, également être associés (réponse et/ou), et concernent alors 63,4 % des collègues enquêtés en collège[15]. La baisse importante est confirmée, malgré le Parcours citoyen, ce qui pose question, d'autant plus dans un contexte où les professeurs documentalistes sont, comme toujours, seulement amenés à proposer une action pédagogique devant un ou des groupes-classes à l'intérieur de dispositifs pluridisciplinaires uniquement. L'inscription de leur action dans les seuls EPI, selon les programmes du cycle 4, est à ce titre particulièrement problématique.

En lycée GT, les TPE (Travaux personnels encadrés) sont toujours bien investis, par 86,6 % des répondants[16] ; ils sont 71,2 % en cité scolaire[17]. Par contre, seuls 54,2 % des collègues enquêtés exerçant en lycée GT[18] sont concernés par le Parcours citoyen (avec en particulier l'EMC et l'ECJS), en forte baisse. Ce sont 40,2 % des répondants exerçant en cité scolaire[19]. La proportion de collègues impliqués au lycée GT atteint 90,9 % quand on associe les dispositifs TPE et/ou ECJS (96 % en 2015, 93,8 % en 2014, 91,2 % en 2013).

Par ailleurs, certains collègues participent à une ou plusieurs classes à projet : ils sont 23 % en collège[20], 15,3 % en lycée GT[21], 29,2 % en lycée professionnel[22], 18,2 % en cité scolaire[23]. En collège, il conviendra de voir comment ces projets non systématiques prendront éventuellement place dans la politique locale des EPI à partir de la rentrée 2016. Plus spécifique, le PEAC, parcours d'éducation artistique et culturelle, qui suppose des engagements pluriels, concerne 14,6 % des répondants en lycée professionnel (20,6 % en 2015), 13,6 % en collège (13,2 % en 2015), 10,6 % en cité scolaire (6,5 % en 2015) et 6,6 % en lycée GT (14,8 % en 2015). Ce parcours est généralement plutôt le fait du public, mais avec des écarts de seulement 3 à 5 points. Projet plus ponctuel, la Semaine de la presse et des médias à l'école concerne 79,6 % des collègues, sur 2015 donc, à 75,7 et 76,4 % en lycée professionnel et lycée GT, 78,8 % en cité scolaire et 81,2 % en collège.

En matière d'activités éducatives, l'aide aux devoirs, sous la forme de l'accompagnement éducatif, en cours de suppression, concerne 6,4 % des collègues en collège[24], 6,3 % en lycée professionnel[25] et 6,8 % en cité scolaire[26]. Notons qu'en collège, ce dispositif concerne 10,7 % des collègues du privé, contre 5,4 % du public. Quant aux clubs, ils sont investis par 30,7 % des répondants de collège[27], 18,2 % de cité scolaire[28], 9 % de lycée professionnel[29] et 9,5 % de lycée GT[30]. Enfin l'accompagnement personnalisé concerne 35,3 % des collègues de collège[31], et 68 à 71 % des collègues de lycée professionnel et lycée GT[32]. La progression logique constatée en 2015, signalée tout de même comme relativement faible en regard du reste, marque ici un temps d'arrêt, avec un questionnement sur ce qu'il en adviendra avec la réforme du collège pour les professeurs documentalistes. Observons que l'AP est surtout le fait du public, en collège (40,2 % contre 11,9 %), en lycée professionnel (70,5 % contre 62,5 %), en cité scolaire (71 % contre 50,8 %), tout comme en lycée GT (80,4 % contre 54,9 %).

Comme pour l'information-documentation, mais cette fois-ci pour ces différents cadres, on demande de préciser les modalités de mise en œuvre. 5,1 % ne précise pas, mais 42,9 % en investissent un, 35,6 % deux, 13,4 % trois et enfin 2,9 % quatre.

Dans le détail de ces modalités, cette fois sur les 1 575 répondants, 36 % utilisent des heures d'info-doc inscrites à l'emploi du temps, mais là aussi logiquement avec de grandes différences entre collège (46,8 %), cité scolaire (25 %), lycée professionnel (19,4 %) et lycée GT (9,8 %), avec au collège une différence notable entre public (48,7 %) et privé (37,9 %) qu'on ne retrouve pas aussi importante pour les autres types d'établissements. Ce sont 10 à 15 points de moins que pour l'information-documentation seule.

18,9 % utilisent les heures de vie de classe pour des séances pédagogiques, de 13 à 22 % des collègues, sauf en lycée professionnel où cela ne concerne que 6,3 % des répondants. Le privé (28,3 %) est plus propice que le public (15,9 %), quel que soit le type d'établissement. Les chiffres sont 2 à 4 points plus élevés que pour l'information-documentation seule.

Les heures de cours disciplinaires sont utilisées par 81,8 % des répondants, plus en lycée GT (93,1 %), lycée professionnel (86,1 %) et cité scolaire (84,9 %), qu'en collège (77,7 %). L'appui est bien plus évident en collège sur les disciplines que pour l'information-documentation seule, pour laquelle il apparaît que la seule pluridisciplinarité n'est pas satisfaisante.

Les heures libres, par « trous » ou absences, sont utilisées par 29,4 % des collègues, à 36,5 % en collège, 13 à 20 % dans les autres types d'établissements, et davantage dans le privé (34,2 %) que dans le public (27,9 %), avec des écarts importants en collège (48,6 contre 34 %) et en lycée GT (22,6 contre 11,7 %). On augmente de 10 à 15 points par rapport à l'information-documentation seule.

Il est logique que les valeurs soient toujours plus élevées : on ne parlait auparavant que de séances en information-documentation. Or, il est proposé désormais un ensemble conséquent de cadres pédagogiques plus ou moins proches de l'information-documentation. Ces observations nous apprennent deux choses essentielles. D'une part, la transmission des savoirs en information-documentation ne peut à l'évidence pas se satisfaire de la seule démarche pluridisciplinaire, selon la pratique constatée, avec un besoin d'heures spécifiques en information-documentation qui paraît moindre quand on élargit le champ des interventions pédagogiques des professeurs documentalistes. D'autre part, ce ne sont pas les heures de vie de classe ou les heures libres qui garantissent les apprentissages proposés par les professeurs documentalistes, mais bien un savant dosage entre projets inter ou pluridisciplinaires et apprentissages spécifiques, qui peuvent d'ailleurs s'appuyer sur des contenus d'autres disciplines.

L'initiative de la programmation des séances relève dans 82,3 % des cas entièrement du professeur documentaliste (sur 1 554 réponses), avec une part de séances imposées par le chef d'établissement dans 10,8 % des cas, voire une programmation imposée par le chef d'établissement seul dans 2,1 % des cas. La réponse « autre » est préférée par 4,8 % des répondants, pour indiquer que la programmation dépend à la fois de leur fait et des enseignants avec lesquels ils travaillent, option qui pouvait en effet manquer parmi les possibilités qui s'en tenaient essentiellement au rapport au chef d'établissement.