2.1. Des apprentissages info-documentaires nombreux (301-303)

Les questions portant sur la mise en place d'apprentissages info-documentaires révèlent toujours, sans surprise, une certaine diversité. On l'observe encore au sujet du nombre d'heures consacrées à des séances pédagogiques devant des groupes-classes. L'analyse porte ici sur 1 565 réponses, après avoir éliminé des valeurs considérées trop hautes vis-à-vis du temps de service du professeur documentaliste, dans 6 cas (24 heures ou plus), et 4 non renseignées. La moyenne globale s'établit ici à 7,3 heures (pour 6,7 heures dans les panels 2015 et 2014, 7 heures dans le panel 2013). On atteint 8,7 heures dans le privé, contre 6,9 dans le public.

Afin de rendre les résultats plus lisibles, un regroupement est effectué par échelle de trois, en isolant la valeur nulle, puis en considérant la valeur 18 comme limite, permettant donc une présentation des résultats selon huit plages (Graphique 8).

Graphique 8. Nombre moyen de séances par semaine (par plages)

Ce graphique permet de mieux dégager les tendances. Notons ainsi que 84,7 % des répondants de collège[1] effectuent, en moyenne, 4 à 12 heures de séances par semaine, contre 71,1 % en cité scolaire[2], 62,5 % en lycée professionnel[3] et 69,5 % en lycée GT[4]. Par ailleurs, le plus fort taux horaire déclaré (au-delà de 15 heures) reste marginal (2,6 % en 2016[5]).

Il en va de même de l'absence d'heures consacrées à des séances pédagogiques (0,8 %), tandis que le plus faible taux déclaré (1 à 3 heures), s'il s'avère important en lycée professionnel (31,9 %[6]), devient plus faible en lycée GT (15,1 %[7]) et est toujours bas en collège (7,9 %[8]). Ces derniers chiffres n'induisent pas nécessairement l'absence de travail pédagogique avec les élèves : il peut alors s'agir d'une pratique plus informelle et non systématisée.

Si l'on examine en détail les réponses indiquant de 0 à 3 heures de séances pédagogiques par semaine, on observe qu'il n'y a pas de différence entre public et privé. Si l'on ne regarde que les professeurs certifiés en documentation, qui ont logiquement davantage de possibilités d'intervenir, la fourchette de 0 à 3 heures concerne 31,1 % des collègues en lycée professionnel, 13,9 et 12,4 % en lycée GT et cité scolaire, 6,7 % en collège. Précisons enfin que le nombre de postes, et donc les cas de postes non complets, n'a pas d'influence a priori sur ces proportions. On peut donc en conclure que cette absence ou petit nombre de séances est un choix, choix à questionner, par nous, en tant que professeurs documentalistes, et sans doute aussi par l'Inspection générale. Mais il faut également considérer la difficulté de ne pas être décisionnaire dans la gestion des flux (21 % font 0 à 3 heures, 10 à 14 % pour les autres).

33 % des répondants[9] ont mis en place une progression pédagogique en information-documentation, davantage en collège (35,5 %) et cité scolaire (32,6%) qu'en lycée GT (28,4 %) ou lycée professionnel (24,3 %). On note une différence, comme précédemment, entre public et privé, avec une progression dans 30,4 % des cas dans le public, dans 41,2 % des cas dans le privé, sur ce panel.

47,8 % des répondants[10] (1 574 réponses) parviennent à conduire au moins une séance d'apprentissages info-documentaires par classe, avec une proportion plus importante pour le lycée professionnel (50 %) et le collège (48,7 %). Toujours un écart de 10 points entre le privé (56,8 %) et le public (45 %). Dans 41,2 % des cas, ces séances sont menées par le professeur documentaliste seul et/ou en collaboration ; elles prennent place dans le cadre exclusif d'un travail en collaboration dans seulement 6,7 % des cas, qui relèvent par ailleurs davantage du lycée GT (11,3 %) et du lycée professionnel (7,6 %) que du collège (5,3 %).

79,2 % des répondants (1 573 réponses) proposent des séances en information-documentation, quelles qu'en soient les modalités, à 82,7 % en collège, 77,3 % en cité scolaire, 71,6 % en lycée GT, 69,9 % en lycée professionnel, sans grand écart entre public (80,4 %) et privé (75,3 %). Pour ceux qui en proposent, et qui ont répondu au taux horaire hebdomadaire relatif à ces séances (1 181 sur 1 245), cela représente une moyenne de 4,5 heures, avec encore logiquement de grandes disparités, à 38,9 % en dessous de 4 heures, à 43,2 % de 4 à 6 heures, à 18 % au-delà de 6 heures.

Il est ensuite proposé de préciser les modalités de ces séances en information-documentation, avec quatre options non exclusives : « Sur des heures d'info-doc inscrites à l'emploi du temps des élèves (ou IRD, ou EMI, ou CDI, etc.) », « Sur des heures de vie de classe », « Sur des heures de cours disciplinaires », « Sur des heures libres des élèves (trou dans l'emploi du temps, absence d'un professeur) », avec une ouverture pour d'autres possibilités à préciser.

4,6 % ne renseignent aucune modalité, 57,7 % une seule, 26,4 % deux modalités différentes, 9,8 jusqu'à trois, et 1,6 % quatre.

Dans le détail de ces modalités, pour 1 245 collègues, 51,2 % utilisent des heures d'info-doc inscrites à l'emploi du temps, mais avec de grandes différences entre collège (67,5 %), cité scolaire (29,4 %), lycée GT (18 %) et lycée professionnel (9,1 %). On note par ailleurs, pour le collège, une différence importante entre public (69,8 %) et privé (55,7 %), qu'on ne retrouve pas pour les autres types d'établissements.

14,9 % utilisent les heures de vie de classe pour des séances pédagogiques, de 11 à 18 % des collègues, sauf en lycée professionnel où cela ne concerne que 4 % des répondants. Le privé (25,3 %) est plus propice que le public (11,8 %), quel que soit le type d'établissements.

Les heures de cours disciplinaires sont utilisées par 59,4 % des répondants, cette fois davantage en lycée GT (84,3 %), lycée professionnel (73 %) et cité scolaire (68,6 %), qu'en collège (50,8 %). On note au collège une différence entre privé (59,3 %) et public (49,2 %), qu'on ne trouve pas à ce niveau dans les autres types d'établissements.

Les heures libres, par « trous » ou absences, sont utilisées par 20,8 % des collègues, à 24,8 % en collège, 11 à 15 % dans les autres types d'établissements, et davantage dans le privé (30,6 %) que dans le public (18 %), avec des écarts importants en collège (43,6 contre 21,1 %), en lycée GT (21,4 contre 6,3 %), et une inversion en lycée professionnel (4,6 contre 12,8 %).

On observe ainsi une disparité des modalités de prise en charge des élèves : inscription dans l'emploi du temps au collège, positionnement sur les heures disciplinaires au lycée, enfin interventions sur les heures libres dans le privé.