2.3. La gestion de l'accès (304-307 ; 313-315)
Les professeurs documentalistes sont seuls décisionnaires de la gestion des flux au CDI dans 54 % des cas (747 réponses), contre 49,2 % dans le panel 2014 (Graphique 8). Mais il existe sur ce point un écart important entre le collège (51,3 %), et le lycée GT (62,2 %) ou le lycée professionnel (64,7 %). La gestion des flux s'effectue en collaboration dans 40 % des cas (45 % en 2014), et cette fois-ci plutôt en collège (44,5 %) qu'en lycée GT (27,7 %) ou en lycée professionnel (32,4 %). Enfin, le professeur documentaliste n'est pas du tout décisionnaire en la matière dans 6 % des cas (contre 5,8 % et 8 % dans les panels de 2014 et 2013), la proportion s'avérant plus importante en lycée GT (10,1 %), qu'en collège (4 %) ou en lycée professionnel (2,94 %). Entre 2014 et 2015, c'est la proportion de décisionnaires seuls qui augmente par rapport à la collaboration.
13,3 % des répondants déclarent connaître des difficultés à fermer l'accès au CDI aux autres élèves quand ils organisent des séances pédagogiques (Graphique 9), contre 15,5 % dans le panel 2014. Le fait de ne pas fermer le CDI pendant une séance pédagogique est privilégié en cité scolaire et en lycée GT (dans 32 à 41 % des cas), en lycée professionnel (23,5 %), mais en revanche très rare en collège (3,3 %) où les élèves sont moins autonomes, et où le professeur documentaliste est le plus souvent seul en poste. Dans le cas où le répondant souhaite fermer le CDI pour mener une séance pédagogique, les difficultés déclarées sont moindres en collège (9,3 %) qu'en lycée professionnel (11,8 %), en lycée GT (22,8 %) et en cité scolaire (26,1 %).
En collège comme en lycée, dans un peu plus de 7,1 % des cas (8 % en 2014, 10 % en 2013), il apparaît qu'il n'existe pas d'autre lieu que le CDI pour accueillir les élèves pendant les temps de permanence. Pour le reste, on compte une ou plusieurs salles de permanence dans 73,8 % des collèges, 50 % des cités scolaires, 34,2 % des lycées GT, 33,8 % des lycées professionnels (+9), la différence s'opérant ensuite quant à la présence ou non de salles de foyer sans activités organisées. On en trouve ainsi dans 13,4 % des collèges, 41,4 % des cités scolaires, 55,5 % des lycées GT et 44,1 % des lycées professionnels (60,3 % en 2014). Pour ces heures de permanence, les foyers avec activités organisées sont peu fréquents, présents dans 5,8 % des établissements concernés par l'enquête (5,5 % en 2014, 4 % en 2013). Si ce n'est pour les lycées professionnels, avec des salles de permanence sans foyer davantage qu'avec foyer, à l'inverse des panels précédents, les chiffres sont les mêmes pour les autres types d'établissement, d'un panel sur l'autre.
Le nombre maximal d'élèves accueillis au CDI est très variable, logiquement en rapport avec la surface et le nombre de personnels. Résumons simplement : 10 à 20 élèves dans 15,4 % des cas, 21 à 25 dans 20,9 % des cas, 26 à 30 dans 23,5 % des cas, seuil que ne dépasse donc pas 59,8 % des collègues. Puis ce sont 31 à 40 élèves dans 13,4 % des cas, 41 à 50 dans 9,4 % des cas, au-delà de 50 dans 17,4 % des cas, essentiellement en lycée GT.
Les professeurs documentalistes qui ne sont pas décisionnaires quant à la gestion des flux des élèves au CDI mènent, de façon générale, moins de séances pédagogiques que ceux qui le sont : 66,7 % des répondants non-décisionnaires déclarent ici 4 à 12 heures hebdomadaires, contre 73 à 77,4 % des décisionnaires, qu'ils assument cette responsabilité seuls ou en collaboration. Il en va de même quand le répondant déclare avoir des difficultés à fermer le CDI pour organiser ses séances. 63,3 % de ceux qui rencontrent ce type de difficultés déclarent mener 4 à 12 heures de séances, contre 77,4 % de ceux qui ne se déclarent pas concernés par le problème. Si le nombre de répondants est faible, nous en gardons une significativité du fait que les chiffres correspondent d'une année sur l'autre avec les panels 2013 et 2014.
Pour les questions concernant la gestion de l'accès au lieu CDI, les réponses divergent nettement entre collège et lycée. Cette gestion, très partagée en collège, semble être davantage du ressort du professeur documentaliste seul en lycée. Un autre point de différenciation porte sur l'organisation de séances pédagogiques : en collège, il ne semble ainsi pas y avoir de grande difficulté à fermer le CDI aux élèves de permanence, la fermeture y étant peut-être davantage reconnue comme nécessaire au regard du degré d'autonomie des élèves. En lycée en revanche, cette difficulté est parfois réelle, mais la possibilité de laisser le CDI ouvert aux élèves de permanence, alors plus autonomes et/ou encadrés par un autre professeur documentaliste ou un autre personnel, y est sans doute également plus envisageable.
La question 313 s'intéresse à l'ouverture du CDI par un autre personnel : Êtes-vous favorable à permettre l'ouverture du CDI sous la responsabilité d'un AED que vous avez choisi et formé, en votre absence ? 70 % des répondants y sont favorables, pour 745 réponses (66 % dans le panel 2013), un peu moins en collège (67,2 %) que dans les autres types d'établissement (73 à 76 %).
La motivation de la réponse donne 117 commentaires expliquant l'opposition (seule l'opposition appelait ici une motivation). Celle-ci est de deux ordres, parfois associés, relativement à la question théorique de cette ouverture par le personnel ARD, à la question pratique d'expériences ou de craintes de mauvaises expériences.
Pour beaucoup le champ d'action et les compétences des AED sont trop restreints (31), qui fait du CDI une « perm' de luxe » (3), alors que cela doit rester un espace d'apprentissages avec un ou plusieurs professeurs documentalistes (8). Chacun son rôle, chacun son métier (17), ce sont des professeurs documentalistes qu'il faut (9), ou des aide-documentalistes (5), pas des AED. Ces idées sont confortées par le souci d'identification du professeur documentaliste, si ce sont des AED qui ouvrent le CDI (11), avec même une menace pour les professeurs documentalistes avec un tel système (14). D'autant plus que les pratiques différenciées peuvent être problématiques (25), avec plusieurs mauvaises expériences à ce niveau. La question se pose de la formation des AED (25), pour dire qu'elle serait insuffisante, qu'il ne revient pas au professeur documentaliste de la dispenser, ou encore qu'elle serait chronophage tant on sait que les postes d'AED sont provisoires. D'ailleurs la question de la pérennité du statut d'AED revient souvent (17), à la fois pour préciser que le choix, s'il est possible, crée un précédent problématique pour choisir ensuite sans forcément de nouveaux AED compétents, ou encore, à un niveau politique, pour ne pas participer de la légitimation d'un statut précaire.
17,6 % sont favorables à des responsabilités humaines plus larges, impliquant plusieurs AED sous la responsabilité du CPE (13,3 % dans le panel 2013), sans grands écarts entre types d'établissements.
Précisons enfin, au-delà de l'ouverture aux élèves, par le professeur documentaliste et/ou par un AED, la question de l'ouverture et d'actions dédiées aux parents. 12 % des collègues répondants proposent de telles actions, sur 744 réponses. 84 explications sont données (sur 89), avec un récapitulatif dans le Tableau 1.